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Quelques mots sur Haïti...

Ainsi va le monde, voilà comment il tourne.

Du sang, de la boue et des larmes...

Mais que sait-on de ce pays tourmenté, avant qu'il ne soit frappé par ce terrible séisme, qui l'a pour ainsi dire, réduit à néant ?

Haïti, officiellement "la République d'Haïti", est un pays des Grandes Antilles, occupant le tiers occidental de l'île d'HISPANIOLA.

Sa capitale est Port-au-Prince, ce que plus personne, (au moins), ne peut ignorer aujour'dhui.

Haïti comptait 8,3 millions d'habitants en 2005.

En 1804, Haïti devient la première république indépendante de population majoritairement noire après la Révolution haïtienne, qui conduit l'armée de Napoléon BONAPARTE  à abandonner l'île.

Haïti est aussi le seul pays francophone indépendant des Caraïbes, et un des deux pays francophones d'Amérique du Nord, avec lCanada.

Un peu d'histoire. 

Les peuples de différentes cultures dont principalement celle Amérindienne, occupaient l'île avant l'arrivée des Espagnols (Ch.Colomb qui nomma l'île Hispaniloa en 1492.

Les Esapnols exploitèrent l'île pour son or. Mais les Amérindiens refusant de travailler dans les mines furent massacrés et réduits en esclavage ; les rares personnes qui réussirent à s’échapper trouvèrent refuge dans les montagnes, ce qui en fit des marginaux, et les rendit du même coup extrêmement pauvres. Les maladies infectieuses arrivées avec les Européens firent des ravages ; les mauvais traitements, la dénutrition et la baisse de natalité ont réussi à exterminer la population indigène en quelques décennies.

C'est le lot de toutes les colonisations effectuées dans le monde à cette période de notre Histoire. 

Une fois la population décimée, les Espagnols furent alors amenés à faire venir des esclaves noirs déportés d'Afrique.

La partie ouest d’Hispaniola dépourvue de minerai fut vite négligée par les colons espagnols qui la laissèrent vide. Des boucaniers français s'y installèrent, et colonisère cette partie de l'île à leur tour.

L' Ile de la Tortue au nord ouest d'Hispaniola, devient le siège de la flibuste. Ces aventuriers gagnèrent peu à peu la « Grande terre » et 1654, ils créèrent la première ville : la future Saint-Domingue.  Le premier gouverneur de la colonie fut Bertrand d’Ogeron, qui réussit à se faire accepter des flibustiers,et organisa la colonisation par la venue de Français qui s'engageaient à travailler 3 ans avant de devenir propriétaires de terres.

Il favorisa la plantation de tabac. Ainsi, il sédentarisa une population de boucaniers et de flibustiers. Mais en peu après, intervient la crise du tabac et un grand nombre d'endroits furent abandonnés. 

JB.Colbert, Ministre de la Marine, ramena l’ordre en prenant un grand nombre de mesures, dont la plantation de l’indigo et de la canne à sucre, et surtout, la règlementation de l'esclavage, ce qui donna l'essor économique à la colonie.

De nombreux colons français arrivèrent,développèrent les plantations ou travaillèrent dans celles-ci.

Vers 1790 Saint-Domingue était devenue la colonie française la plus riche de toute l' Amérique, grâce aux immenses profits  de l'industrie sucrière et de celle de l’indigo générés par le travail des esclaves... Des dizaines de milliers d'Africains avaient été amenés comme esclaves pour faire fonctionner ces industries.

La Révolution Française entraîna de graves bouleversements sociaux dans les petites Antilles comme à Saint-Domingue. Le plus important fut la révolte des esclaves qui aboutit en 1793 à l'abolition de l'esclavage.

Au terme de lourdes batailles pour la liberté et l'indépendance, remportée par d'anciens esclaves sur les troupes de Napoléon BONAPARTE , l'indépendance du pays fut proclamée le 1er Janvier 1804 et on donna le nom dHaïti au pays.

C'est le premier pays au monde issu de l'abolition de l'esclavage.

S'en suit une longue péridode de grande instablité, passant aux mains de despotes qui se firent tout à tout proclamer gpuverneurs, le déchirement entre le Sud et le Nord de l'Ile, en une succession de coups d'Etats.

Au début du XX ème Siècle,  le pays était en état d'insurrection quasi-permanente.

 L'arrivée au pouvoir du dictateur François Duvalier (Papa Doc) en 1957 jusqu'en 1964 a marqué son règne par la corruption et l'utilisation de milices privées : les Tontons macoutes.(dans la tradition haïtienne, un macoute est l'équivalent du croque-mitaine).

Ses membres, ne touchant aucun salaire, firent de l'extorsion et du crime organisé leur moyens de subsistance. Ils se sont fait rapidement une sinistre réputation en raison des violations graves des Droits de l'Homme dont ils se sont rendus coupables contre les opposants politiques et les populations civiles, commettant viols, tortures, meurtres, et arrestations arbitraires.

A sa mort, et à l'âge de 19 ans, son fils Jean-Claude Duvalier, dit Baby Doc ou Bébé Doc, dictateur qui fut à bonne école, lui succède jusqu'en 1986 où il est obligé de fuir devant l'insurrection populaire.

Son farouche opposant, l'ancien prêtre Jean-Baptiste ARISTIDE, remporte des élections démocratiques en 1990, mais peu de temps après son élection, on assiste à une explosion des actes de banditisme perpétrés en son nom.

Il est (momentanément) renversé par un un coup d'Etat mené par CEDRAS avec l'appui de la bourgeoisie locale et des militaires. Après 3 ans d'exil, et avec le soutien de ses partisans de l'intérieur, la pression de ceux de l'extérieur aveuglés par la propagande, la sympathie des congressistes noirs des États-Unis et la pression pour résoudre le problèmes d'immigration illégale , les fameux boat people, finissent par pousser les Américains, et il est rétabli au pouvoir avec la pression de l'administration de Bill Clinton.

Il quitte la présidence en 1995 mais il est réélu en 2000. Malgré les prescrits de la Constitution les Forces Armées d'Haïti, il crée une force de police nationale entièrement dévouée à son régime de terreur et disposée à mener sa répression politique et une chasse aux sorcières.

Les meurtres politiques sont de plus en plus nombreux; les groupes criminels tels que "l'armée rouge" à "Cité Soleil"  bénéficient du support du pouvoir pour mener la répression en toute impunité.

C'est à ce moment-là qu'apparaît le terme de « Grands Mangeurs », qui sont partisans d'Aristide. Ils se sont enrichis à coup de millions de dollars par l'exploitation de la masse pauvre, le trafic de drogue et l'expropriation alors que le pays lui s'appauvrissait de jour en jour !

Après plusieurs mois de manifestations populaires et de pressions exercées par la communauté internationale, plus particulièrement par la France et les États-Unis, Aristide fut emmené en exil par des militaires américains, en 2004.

C'est son Premier Ministre, René PREVAL, actuel Président d'Haïti qui lui succède..Le moins qu'on puisse dire, c'est que le peuple haïtien n'a jamais connu de dirigeant digne d'être reconnu en tant que "démocrate".

Ce pays connaît les larmes et le sang depuis toujours.

En outre, sa situation géographique, se trouve dans une zone sismiquement active, entre deux plaques tectoniques :  la plaque nord-américaine au nord et la plaque caraïbe au sud, rendant le pays particulièment vulnérable aux tremblements de terre.

Et comme si cela ne suffisait pas, La saison des ouragans

s’étend du mois de juin jusqu’à la fin du mois de novembre.

Le pays subit régulièrement des précipitations importantes et des ouragans comme "Jeanne" qui a ravagé Haïti en 2004 et s'est soldé par un bilan provisoire de plus de 1 160 morts et 1 250 disparus. Les effets de la tempête aggravent les conditions de vie déjà difficiles de ce pays : 170 000 personnes manquent de nourriture et d’eau, et les bananiers ont été en grande partie détruits par le cyclone, alors que le pays avait déjà souffert des pluies diluviennes en mai 2004 qui avaient entraîné le décès de 1 220 personnes.

Et maintenant :

Pour ce qui concerne ce terrible séisme qu'à connu Haïti il y  a 6 jours, les médias se relayent pour annoncer des bilans qui vont dans l'esclade catastrophique.

Pourtant, le dernier Sommet contre la Faim organisé en Novembre 2009 a vu si peu de ces grands leaders mondiaux qui, aujourd'hui s'émeuvent et s'agitent... Un séisme, un tsunami mettent sous les feux des projecteurs, les bon sentiments des populations soumises à l'horreur au quotidien. Il faut être le premier sur les lieux, et c'est maintenant presque une course à la meilleure déclaration d'actions...Mais comment rester indifférent au malheur...

Les Etats-Unis ne sont pas en reste..Ils sont même en 1ère ligne, mobilisant 10 000 militaires, et B.OBAMA a annoncé une aide de100 millions de dollars (69 millions d'euros).

La France vient finalement de décider d'attribuer 10 millions d'euros à l'ONU pour répondre à l'aide d'urgence en faveur d'Haïti. Initialement, elle ne figurait pas sur la liste des donateurs, ayant déjà résolu d'effacer la dette de ce pays déjà en ruines...

Pour l'heure, on sait que les vivres et les soins ont bien du mal à parvenir jusqu'aux sinistrés...essentiellement dit-on, pour des raisons de "sécurité". Et qu'on redoute des émeutes parce que les survivants n'en peuvent plus d'attendre. 

Enfin, la question qu'on peut se poser, est de savoir lequel des Etats engagé tirera les ficelles de cette aide humanitaire ?

Et quels marchés émergeront pour la reconstruction de ce pays ???

Pour finir, il m'apparaît comme une évidence de saluer et d'admirer le peuple haïtien pour son courage, sa Foi inébranlable et quasi incompréhensible après une telle douleur, mais surtout pour sa capacité à continuer d'espérer...